Editions In8

IN8, un choix de manuscrits collégial

Près de Pau une petite maison d’édition In8 publie chaque année une vingtaine de manuscrits : Beaux livres, nouvelles, romans, polars. Une spécificité : le choix est collégial dans cette entreprise, qui est avant tout un atelier graphique. L’aventure a commencé il y a huit ans, avant de devenir « sérieuse » en 2005. Aujourd’hui, deux personnes y travaillent à plein temps. Mais toute l’entreprise met la main à la pâte.

La maison d’édition In8 est née dans une société de graphisme, à une dizaine de kilomètres de Pau, il y a peine huit ans. Tout a commencé par l’édition d’un livre, celui de Bernard Manciet La Maison de la Lande. « Nous avons sorti deux livres en deux ou trois ans, plus par intérêt. Nous n’avions pas dans l’idée d’en faire une véritable activité » se rappelle Cathy, chargée de la production. « Les choses ne sont devenues sérieuses qu’en 2005 » explique en souriant, Olivier Bois, directeur de la maison d’édition.

Vingt livres à petit tirage…

Chaque année, une vingtaine de livres sont publiés à 1 000 ou 2 000 exemplaires. La maison d’édition regroupe quatre collections : « In Situ » pour les romans, « Entre deux lignes » pour les beaux livres, « La porte à côté » pour les nouvelles qui sortent parfois en coffret comme « les nouvelles érotiques » et les polars avec l’association « Noires de Pau ». Une maison d’édition baptisée IN8 comme In octavo, le format d’une feuille pliée en huit. « Très vite nous avons changé de nom. Nous nous étions rendus compte qu’In octavo était déjà pris » se souvient Olivier Bois. Ils recevaient en effet le courrier d’une autre maison d’édition.

(source: www.arpel.fr)

« Un choix collégial »

Cette petite maison d’édition a pourtant une spécificité : le choix des manuscrits est collégial, notamment pour la collection de nouvelles la « Porte à côté ». Difficile de définir le rôle précis de chacun. Tous les membres de l’entreprise, une quinzaine de personnes sont mis à contribution. Ils lisent et donnent leur avis. « Nous nous réunissons ensuite en comité de lecture. Et le chef de collection fait son choix. Notre objectif : démocratiser la lecture » explique Cathy chargée de la production. « Ici les lecteurs ont un CAP ou peuvent avoir fait les Beaux arts. Nous ne sommes pas toujours d’accord, mais les meilleurs et les plus mauvais textes font l’unanimité ». Les auteurs ne sont pas enfermés dans un genre particulier. Ils participent aux différentes collections. Deux personnes travaillent à plein temps pour la maison d’édition.

Sylvie, ancienne libraire met à profit son expérience pour présenter IN8 dans le Sud Ouest. Et Josée Guellil s’occupe de la diffusion à Paris et en Ile France. Une diffusion plus large se fait au gré des rencontres. « Cette année nous avons eu un auteur marseillais explique Olivier Bois. Nous avons alors présenté le livre et notre maison d’édition aux libraires marseillais ». Cette année, c’est leur premier salon du libre. Ils y seront présents de façon permanente. On décèle une pointe d’inquiétude dans la voix de Sylvie. « Ca va être difficile, mais nous avons une identité forte, peu d’éditeurs publient des nouvelles à l’unité ».

(Source : Site des Editions In8)

COLLECTION ENTRE DEUX LIGNES

Des ouvrages de référence, beaux livres, beaux objets et beaux sujets, mélanges de textes et d’images, sur lesquels dérivent les mots de deux auteurs prestigieux, Patrick Guyon et Bernard Manciet. Poètes du temps et des paysages, ils redécouvrent les lignes de la culture et déclinent les versions de l’identité. Ils déroulent le fil d’une histoire sensible qui a marqué nos territoires d’une trace d’homme. L’espace de la page permet à deux regards contemporains, intenses, de déployer sur nos terres, souvent arpentées, souvent ignorées en même temps, leur prose poétique, où la beauté métaphorique approfondit l’investigation scientifique de l’ethnologue.

COLLECTION IN SITU

Des romans, des récits dont le lieu est un argument essentiel. Lieu réel ou imaginé, qui convoque la mémoire, le sensible, les approches diverses de l’instant, les résonances, le chant profond. Lieu où se trame une histoire relevant le défi de la singularité narrative et du style, face auquel l’écrivain se trouve toujours, où qu’il soit.

Le défi de l’écriture.

COLLECTION NOIRE

Les Noires de Pau et In-8 avaient en commun d’être des ateliers, atelier d’écriture, atelier de création. Etre passeur de mots, en somme, de l’invention du texte au tracé sur la page. Et de cette énergie noire, créatrice, peut donc s’élaborer une collection, qui encadre une pépinière de talents dans la voie (ou la voix ?) d’auteurs confirmés. Dérouler le fil, en somme, de nouveaux auteurs qui ont déjà leur mot à dire, jusqu’aux écrivains noirs confirmés. Et creuser le noir, aussi, lui en faire voir de toutes les couleurs, thrillers, polar d’aventure, critique sociale, noir burlesque et grinçant, ou fable politique, belle palette !

COLLECTION ALTER & EGO

« J’ai toujours tenté dans mon propre travail de rendre hommage à ceux par qui je me sentais attiré, de mettre pour ainsi dire chapeau bas devant eux, en leur empruntant une belle image ou quelque formule particulière, mais c’est une chose de faire signe à un collègue qui s’en est allé, et c’en est une autre d’avoir le sentiment que l’on vous en a adressé un, depuis l’autre rive. »

W. G. Sebald, « le Promeneur solitaire » in Séjours à la campagne, traduit de l’allemand par Patrick Charbonneau, Actes Sud, octobre 2005.

Claude Chambard

Claude Chambard

Editions Sabine Wespieser

Lire, partager, être au plus proche des textes et en même temps dans le champ de la création. C’est ce qui inspire Sabine Wespieser jour après jour dans son rôle d’éditrice. Un rôle de découvreur et de passeur, dit-elle ; un rôle essentiel, puisqu’il s’agit de défendre et de faire vivre des textes qui apparaissent comme une nécessité absolue à ses yeux, des textes capables de transformer une vie.

Pourtant, à l’origine, Sabine Wespieser ne se destinait pas à l’édition.  Après avoir fait hypokhâgne et khâgne, elle a obtenu un Capes de lettres classiques qui l’a conduite à l’enseignement, mais cette voie a eu tôt fait de la décevoir. C’est alors qu’elle préparait sa thèse de grec ancien que l’idée de l’édition a commencé à germer dans sa tête.

Elle part un mois en stage chez Actes Sud… Une révélation. Dès que l’occasion s’en présente, elle démissionne de son poste d’enseignante et se fait embaucher chez Actes Sud comme assistante éditoriale. Elle devient ensuite directrice de collection, montant notamment la prestigieuse collection Babel. Après avoir également travaillé à la tête de la collection Librio chez Flammarion – qu’au contraire d’Actes Sud, elle qualifie d’usine à faire des livres – elle décide de monter sa propre maison, par volonté de retrouver un esprit comparable à celui qui régnait chez Actes Sud avant que le succès d’auteurs tels que Paul Auster ou Nina Berberova ne la tranforme en grosse structure.

C’est ainsi que naissent en 2001 les éditions Sabine Wespieser, spécialisées en littérature de qualité. Toujours prête à se battre pour communiquer son enthousiasme, cette maison n’hésite pas à publier des oeuvres destinées à un cercle de lecteurs relativement restreint. Pour servir ses auteurs, elle ose l’union de deux modes de fonctionnement habituellement opposés, l’artisanal (chaînes de conviction courtes au sein de la maison) et l’industriel (logistique). Elle publie au rythme d’une dizaine de parutions par an, veille à conserver son indépendance sur les plans financier et éditorial,  découvre de nouveaux auteurs et oeuvre à l’élaboration d’un catalogue solide, composé d’auteurs français et étrangers, parmi lesquels on peut citer Vincent Borel, André Bucher, Michèle Lesbre, Diane Meur, Zahia Rahmani… Certains de ses auteurs connaissent la reconnaissance des prix littéraires et du public : ainsi L’Histoire de Chicago May de l’Irlandaise Nuala O’Faolain reçoit le prix Femina étranger 2006, et Terre des oublis de la Vietnamienne Duong Thu Huong, accède au rang de best-seller.

Lors de l’Escale du Livre 2010, les éditions Sabine Wespieser seront particulièrement bien représentées : seront présents Tariq Ali, Kéthévane Davrichewy, Alain Gheerbrant, Sébastien Lapaque, Michèle Lesbre et Annelise Roux.

Mises à jour !

Le préprogramme évolue, et nous vous tenons évidemment au courant !

Les principaux changements concernent les horaires de diverses animations en Lectures/performances, Grands débats, les Cafés littéraires. Il y a également quelques précisions pour les auteurs présents au Forum des livres, lors des Soirées et une précision ajoutée sur la page Kiosque.

Ensuite, vous noterez le nouvel habillage plus clair et plus aéré du blog, pour une meilleure lisibilité de celui-ci.

Enfin, sur le côté et en haut du blog, la création d’une page qui regroupe l’ensemble du préprogramme de l’Escale 2010, et une autre page recensant les auteurs et intervenants de la manifestation.

Excellente visite !

La polémique « Jan Karski »

Une polémique fait rage, ces temps derniers, autour de l’ouvrage intitulé Jan Karski, rédigé par Yannick Haenel, d’ailleurs prix Interallié 2009 pour ce même roman, entre Haenel justement et Claude Lanzmann, réalisateur du documentaire Shoah.

Yannick Haenel étant invité à l’Escale du livre pour un café littéraire (date encore indéterminée), il semblait important de revenir sur ce sujet. Un article du Monde du 25 janvier dernier en décrit les grandes lignes.

Le texte de Claude Lanzmann, où il évoque une « falsification de l’Histoire et de ses protagonistes » est consultable sur le site de Marianne.

On pourra enfin visionner la réponse de Haenel à Lanzmann sur cette page de Rue89.

La mélancolie de l’absent

Rubriques Lettres ou pas lettres
Le Canard enchaîné, édition du 6 janvier 2010
Tous droits réservés

Avec « Le Journal intime de Benjamin Lorca » (Verticales), Arnaud Cathrine revient en force

C’est un roman à la couleur étrange, un roman décalé comme si l’auteur l’avait écrit en apesanteur : pourtant son héros, Lorca, « égaré », « déplacé »… mort dès les premières pages, est toujours là en filigrane. C’est un disparu qui obsède… dont l’absence est une présence quotidienne. Arnaud Cathrine a toujours ce don d’écrire en légèreté avec les pieds solidement fichés dans la terre de tous les jours. Son héros, Benjamin Lorca, suicidé à l’âge de 34 ans, est ce personnage « appréhendé » par quatre récitants : à savoir un éditeur, son jeune frère, un ami et son ex-amie. Tous racontent, à leur manière, cet écrivain « insaisissable ». Ce témoin insolent de leur vie.

Quel est le pouvoir d’un écrivain ? Une fois décédé, que reste-il ? Quelques textes, bien sûr, des souvenirs pour les siens… presque rien en fait. Tout peut être différent si cet homme a laissé un « journal intime » ! C’est une véritable chasse au trésor qui s’engage pour découvrir ce texte ! Où est-il ? Dans son ordinateur ? Caché dans ses archives ? Tout le monde veut mettre la main dessus, tandis que les « ayants droit », son ex-petite amie Ninon et son ami Ronan, préfèrent suivre les impératifs de Benjamin Lorca : que ce journal ne soit pas édité. Dans cette histoire, y aura-t-il un Max Brod, cet ami de Kafka qui a trahi les désirs de l’auteur du « Procès » en allant à l’encontre de ses ordres de ne pas publier ses textes inédits ?

Pourquoi cette interdiction sur ce « Journal intime » ? Tel un serpent, il parcourt tout le roman, donnant un aspect tragique à ce texte tout en demi-teinte, tout en subtiles interrogations. Finalement, un « journal intime », quelle importance ? Dans ses pages, l’auteur eut-il mettre « le bordel » dans la vie de ses proches ? Peut-être se détruire lui-même en révélant ses passions : l’alcool, le jeu ? Ce qui est passionnant chez Cathrine, c’est qu’il construit tout son livre autour d’un personnage secret qui, de temps en temps, donne un indice sur son profond désespoir. Sur le vide qui l’habite. Et autour de lui sa famille qui continue à manger de la « purée aux cèpes ».

De fil en aiguille, par ces différents témoignages, on ne fait qu’un avec cet écrivain suicidé (médicaments) que l’on découvre couard et amoureux, désinvolte et passionné.

Le romancier Benjamin Lorca, prisonnier de sa solitude, trouve le monde bien « fade ». Il insiste souvent sur ce mot. La mort, justement, lui arrache ce masque : il devient, par la force de sa disparition, une présence dévorante. Son fantôme envahit tout le livre, tous les personnages sont à sa merci. L’écriture, même non révélée, peut être vraiment un poison : pour celui qui écrit et pour ses proches.

« Le Journal intime de Benjamin Lorca », un texte qu’on peut lire, puisque c’est le roman d’Arnaud Cathrine… mais un texte qui, également, nous manque terriblement : sacré tour de force !

André Rollin


Arnaud Cathrine sera présent le dimanche 10 avril à 15 heures pour une lecture musicale à quatre voix, pour ce même roman « Le Journal intime de Benjamin Lorca ».

Demandez le (pré)programme !

Oyez oyez !

Le préprogramme de l’édition 2010 de l’Escale du livre est désormais en ligne !

Accessible tout de suite sur votre gauche en cliquant sur les pages souhaitées, ou au-dessus de l’image centrale en cliquant sur Escale du livre 2010, vous aurez droit à des auteurs aussi prestigieux qu’André Brink ou Claudio Magris, des lectures de François Bégaudeau ou Mathieu Almaric (pour ce dernier, ça reste à confirmer), des cafés littéraires à foison !… Nous vous laissons y mettre votre nez !

Préparez vos agendas !