La stagiaire de la bilbothèque d’histoire (1) par Anouka Bertolucci

AVERTISSEMENT : Quand vous allez lire ces lignes, vous allez pensez que je suis une stagiaire opprimée. Mais, malgré les apparences, mon stage se passe mieux que je ne le pensais et l’équipe est plutôt sympa avec moi. Donc, ne vous inquiétez pas, tout va bien !  

Premier jour, arrivée dans les locaux. Premier contact avec mon maître de stage : « Vous êtes en retard ». En effet, il est 9h02.

Présentation : il s’appelle D. mais nous l’appellerons « Doms ».

Première matinée : il ordonne à une collègue d’aller déranger une vingtaine de livres de la bibliothèque pour que la stagiaire aille les re-ranger. Bien : ça m’occupera une matinée. 

Le lendemain, très fière, je me présente à son bureau. Il est à 8h58. Rangement « farniente ». Je prends mon temps. Je baille aux corneilles, je dois utiliser un escabeau sur lequel je m’avachis littéralement tout en rangeant tran-quil-lou les étagères. Lorsque j’ai terminé, je baille une bonne fois pour toutes à pleine bouche et reprends mon expression de stagiaire consciencieuse. Puis, débarquant dans le bureau, je découvre une télé avec vues sur les différentes sections de la bibliothèque, juste à côté du bureau de « Doms »…

L’après-midi, encore quelques livres à ranger. Je me pavane devant les étudiants dont certains très beaux (j’ai mon petit chemisier à fleurs rouges, je me sens belle et pleine de charmes). Pause de 16h. Direction le couloir :  je jette machinalement un coup d’œil à ma braguette.  Et là c’est le drame.

 Hier, Doms me confie une mission de  la plus haute importance (« Tu vas voir, on ne fait pas que du rangement ici »). Couvrir des revues.  Dans ma tête : « oh non pas ça, j’y arrive jamais ! .

Tant pis, je m’arme de tout mon courage et commence. 1ère revue très réussie. Abasourdie par mon exploit,  je ne comprends pas.  J’ai même droit aux félicitations de « Doms ». Yeaaaah, belle gooosse ! je vais donc m’atteler à la 2ème ! Hop, je me coupe avec du scotch (je savais pas que c’était possible) et je déchire la couverture. J’ai trop honte. Je n’ose l’avouer à Doms qui, 15 minutes auparavant,  m’a parlé du prix du plastique… 

 Le lendemain, entrevue avec A. alias « Bruce Willis » (il a les mêmes intonations de voix que sa voix française). Interrogatoire sur Rameau, CADIST, la signification de M.A.R.C., j’ai tout oublié. Puis « Bon maintenant on va faire du catalogage. Vous avez des cours de catalogage à l’I.U.T. ? – Non. – Ah bon ???! vous n’avez pas de cours de catalogage !!! mais c’est essentiel dans le métier de bibliothécaire !  (Soudain j’ai un flash. Mme Hubert.) « Aaah mais siiiii ! Ouuiii, on en a, excusez-moi, j’avais oublié ».

 Doms me harcèle tous les jours : « Alors tu n’as pas de questions ? » (et ce 15 fois par jour).  J’essaie désespérément d’en trouver et lorsque, victoire, j’en ai une, je lui lance dans un élan de soulagement : « VOUS ETES OUVERTS COMBIEN D’HEURES PAR SEMAINE  ?!!!!!!!! (vous remarquerez que ma question comporte plus de points d’exclamation que de d’interrogation). Et lui de rétorquer, levant les yeux au ciel :  – Mais c’est pas une question ça !!! je veux des V-R-A-I-E-S questions !!!! ».

 (C’est quoi une vraie question ?).

 Suite au prochain épisode.

Laisser un commentaire